Le paillasson du funambule
for
Rossicontemporary
by Jean-François D'Or

Installation




LE PAILLASSON DU FUNAMBULE THE DOORMAT OF THE ROPE-WALKER

Scénario absurde et objet dérisoire d’humeur busterkeatonienne : Un paillasson large de 1,5 cm et long de 6 mètres est tendu entre deux murs, prêt à voir vaciller l’équilibre d’un funambule aux pieds crottés.

Horizontalité du vertige, frottement linéaire, pas à pas, équilibre tendu, quotidienneté du voltige, fibres suspendues, souffle coupé. Souliers crottés, tête en nuage, perspectives aériennes, pesanteur contrariée. Légèreté ménagère, sieste de panthère, air fendu, balancier domestique, gravitation de bas de porte, envol métaphysique. Quantique du cordonnier, semelles précises, délicates, mélancolie du faux pas, précision de plante de pieds, agilité d'habitat, dextérité fine des orteils enfermés dans le cuir des chaussures. Équilibriste de corridor, aéronomie domiciliaire.


MATERIAL

Natural coco doormat | Polyamide strap | Oak wall fixing system.

Oak rope-walker pendulum.


DIMENSION

Natural coco doormat 18 x 5000 mm.

Oak rope-walker pendulum D 30 x 3000 mm.


CONCEPT | SCENARIO

Jean-François D'Or.

GALLERY
ROSSICONTEMPORARY.


PRICE

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ROSSICONTEMPORARY Exhibions 17 March - 19 May 2018 | Rivoli building 

JOHN VAN OERS | My hands smell funny

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JEAN-FRANCOIS D'OR | Le paillasson du funambule


ART BRUSSELS 2018 Contemporary art fair | Gallery night Wednesday 18 April 2018. 


Pictures © Stéphanie Derouaux, Vincent Everarts & Jean-François D'Or.


Jean-François D'Or © ROSSICONTEMPORARY.

Au quarante-huitième kilomètre de la stratosphère, la fibre de coco naturelle se cambre et se fragilise. Le caoutchouc des semelles de chaussure durcit ; la matière rétrécit. Leur friction atteint le point d'équilibre et tend vers la rupture. Lorsque le rayonnement solaire embrasse une molécule d'oxygène (O2), cette dernière absorbe les rayons UV et photolyse une molécule d'ozone (O3). Certains de ces atomes peuvent alors atteindre une vitesse suffisante pour se libérer du champ d'attraction gravifique et provoquer une diminution de la quantité de matière. A cette altitude, le souffle est retenu, court. Contrariant la loi de la gravitation universelle, la pesanteur accélère : l'ivresse des ambitions stratosphériques.



L'idée d'avoir mon propre jardin me rebutait. J'en aurais rêvé et me serais retrouvé fier de mon arbre, mon romarin, mon bourdon. Mon jardin à moi, avec mes mauvaises herbes, mes ombres, mes flocons et mes rires d'été. A cela, je complétais, comblais et ai vite compris l'idée de m'approprier autant de parcs dans autant de villes, dans autant de pays. La diversité des arbres, des espèces et de possibilité de rencontres s'offrait à moi ; jardins d'infini.

Il en va de même pour mes occupations et préoccupations ; autant de sujets sur lesquels on trébuche, pulsations spontanées, incendie d'ambitions ; toujours avec un extincteur à proximité. J'ai des fourmis dans le cortex que je cherche à nourrir d'expériences, de récits. Je recherche les fausses routes, les détours, les inconforts. Se perdre, c'est découvrir là où on ne connait pas encore et où la chance d'être maladroit est probable, palpable. Respirer l'envie de busterkeatonner l'existence. Faut-il un métier, une discipline, être spécialiste? Je préfère humblement le chapeau de généraliste, comme un mode de vie à provoquer des rencontres, des moments, des dialogues, des parenthèses. Par imprudence, par insomnie, par doute, par contradiction ; pour espérer décrocher le menu espace d'un sourire, tenter d'éveiller le frisson indécent d'être ému.


Jean-François D'Or


Outrepasser les frontières, invisibles mais bien présentes, qui séparent les différentes disciplines de la création constitue toujours un exercice aussi enrichissant que périlleux. En passant d’un champ à l’autre, on découvre à quel point les codes et les enjeux changent et ce qui est langue vivante chez les uns est langue morte, car dépassée ou pas encore apprise, par les autres. Le contexte de l’art contemporain ne cesse cependant d’attirer des regards venus d’ailleurs ; ce qu’on y apprécie est la grande liberté d’action qu’on reconnaît à l’artiste, la capacité à assimiler toute proposition, pourvu qu’elle soit sérieuse et conséquente, le peu de contraintes matérielles qu’une oeuvre d’art comporte si on la compare à une production cinématographique ou à la mise en production industrielle d’un objet. 


Comme il le dit dans son texte ci-dessus, Jean-François D’Or, designer belge de renom, aime se lancer ce genre de défis: récemment il s’est frotté au monde de l’art contemporain en costume de commissaire d’exposition lors de l’exposition FRArGILE, très réussie, à la Maison des Arts de Schaerbeek. Ici pour notre vitrine fraîchement rénovée sur la rotonde du Rivoli, il propose l’installation inédite Le paillasson du funambule, inaugurant ainsi la nouvelle vocation de cette vitrine, qui accueillera dans le futur des installations in situ d’artistes invités.

L’installation s’offre à nous sous ses multiples facettes : elle propose une lecture spatiale inédite du volume donné, elle s’attache de la parfaite finition de l’objet, elle évoque celui-ci via le texte, dans un jeu de renvois entre mot et image qui a quelque chose de la page d’un roman illustré. Une conception qui s’est faite de manière très structurée et organisée, en passant d’une vérification sur le papier à une autre dans l’espace. On sentait à l’oeuvre l’homme habitué à suivre pas à pas son projet, de l’esquisse initiale jusqu’à son éventuelle mise en production industrielle, à le nourrir progressivement, tout en lui gardant sa part de poésie. Last but not least, l’installation Le paillasson du funambule introduit parfaitement cette ode à la ligne pure qui pourrait être le trait d’union entre les expositions ici présentées.

© ROSSICONTEMPORARY 

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