FRArGILE
for
MDA
by Jean-François D'Or

FRArGILE exhibition


Fragile / Argile / Moments / Fragments


Dominique A, Francis Alÿs, Anonymes, Lucie Beck, Laetitia Bica, Jorge Méndez Blake, Nicolas Bovesse, Andrea Branzi, Benedetto Bufalino, Raphaël Charles, Pierre Charpin, Judicaël Cornu, Frédérique Ficheroulle, Fabian Fiorini, Bernard Gigounon, Joël Grare, Atelier Lachaert Dhanis, Hugo Meert, Louis de Limburg Stirum, Joëlle Tuerlinckx, Roeland Tweelinckx.


Curated by Jean-François D'Or.

Catalogue complet de l'exposition.


Jean-François D’Or est designer. La Maison des Arts est voisine de son atelier. Il en connait l’histoire. Il y a exposé son travail en 2010. La MDA cherchait un commissaire qui pourrait appréhender le lieu comme espace de vie, avec un regard différent sur ces pièces confiées aux artistes.

Il a proposé l’interprétation d’une dualité entre un état et une matière : la fragilité et l’argile. La terre sous tous ses états, la brique, le carrelage, la faïence. La terre qui prendra possession des sols, des murs et des salons précieux.

A travers la justesse et la délicatesse des propositions artistiques, il exprime leur complémentarité et noue rencontres et dialogues entre personnes d’horizons différents : céramiste, plasticien, photographe, designer, écrivain, vidéaste, sculpteur, chorégraphe, musicien. Jean-François D’Or tisse avec les artistes et les designers des liens subtils et délicats. Les installations qu’il a choisies, les vidéos, les objets usuels ou sonores, les plats, vont bousculer les usages du lieu avec une grande diversité de propositions. L’exposition rassemblera des oeuvres plus politiques, du quotidien, et des propositions décalées. Fragilité de la terre, notre fragilité également. Argile devient fragile.


Catalogue complet de l'exposition.


Pictures © Julien Renault © Alexandra de Behault © Jean-François D'Or.



ROELAND TWEELINCKX  Page 1 & affiche page 3.

Artist, lives and works in Antwerp, Belgium.


Elbow.

Baked clay, 2015. 32 x 18 x 30 cm.

Picture © Liesbet Gruping / Roeland Tweelinckx.

Courtesy of Roeland Tweelinckx & Irène Laub Gallery.


Roeland Tweerlinckx est un artiste belge qui crée principalement des œuvres in situ dans des galeries ou des espaces publics. Dans ses interventions, où il utilise des objets du quotidien, il joue subtilement à la fois de nos environnements et de notre pouvoir de perception. Au niveau du contenu, son travail agit comme un trompe-l’œil, créant un sentiment de confusion pour le public, alors qu’en même temps, il invite à un regard plus intense sur la réalité.





À l'heure des curateurs artistes qui calligraphient des expositions, c'est toujours avec un frisson dans le bas du dos que l'on découvre un accrochage imaginé par un plasticien. Heureusement, Jean-François D'Or ne l'est pas tout à fait, lui qui roule sa bosse en tant que designer. Cette proximité avec les arts appliqués suffit à introduire le peu de distance nécessaire à ce que FRArGILE ne se comprenne pas à la façon d'une énième variation egotripée traversant l'art contempo- rain. D'Or a pris soin de s'effacer derrière sa proposition. Basée sur un rapprochement de plus en plus acéré entre la terre, matière essentielle déclinée sous différentes formes, et la fragilité, état potentiel de cette matière, l'exposition réjouit l'oeil et l'esprit.


The Capital and the Wall de Jorge Méndez Blake percute le visiteur dès l'entrée. Une tour de briques dont l'un des pieds a été remplacé par un livre, Das Kapital de Karl Marx. Forte de sa présence massive, l'oeuvre invite au questionnement. Toutes les oeuvres reprises n'ont pas un caractère aussi frontal. Nombreuses sont les évocations poétiques. C'est le cas de Dominique A dont les paroles figurent au mur. Les Terres brunes disent la boue, cette terre qui colle aux pieds, cet enracine- ment dont on ne parvient jamais à se défaire. Dans le même esprit, une impression diaphane de Laetitia Bica. La photographe donne à voir l'un de ses portraits recouverts de terre et de couleur. D'autres pièces mériteraient que l'on s'y attarde : Joëlle Tuerlinckx, Andrea Branzi, Bernard Gigounon, Francis Alÿs, Pierre Charpin, Roeland Tweelinckx, Benedetto Bufalino, etc.


L'exposition accueille une émouvante vitrine constellée de débris de porcelaine glanés par Jean-François D'Or aux quatre coins du monde. Éclairés par le haut, ils projettent leur ombre sur un fond blanc, donnant ainsi naissance à une délicate géographie insulaire. Minima- liste, cette proposition n'en est pas moins bouleversante en son caractère de traces, ces éclats de réalité qui disent la présence de l'absence.


Michel Verlinden. 


Commissaire, scénographie : Jean-François D'Or.


Catalogue complet de l'exposition.



JORGE MÉNDEZ BLAKE / Page 9 - 10 - 44.

Artist, lives and works in Guadalajara, Mexico.


The Capital and the Wall.

Bricks and book. 2009-2013. 162,5 x 74 x 114 cm.

Courtesy of Jorge Méndez Blake & Meessen De clercq Gallery Brussels © Picture.


Jorge Méndez Blake utilise la littérature comme outil conceptuel. Son travail explore les connexions potentielles entre la littérature, les arts plastiques et la culture en général. Das Kapital est un mur monumental en brique qui traverse le lieu. En se déplaçant dans le lieu, le visiteur attentif aperçoit que sous un angle du mur, l'ouvrage Das Kapital a subtilement été disposé par l'artiste. Rendu littéralement illisible, cette brique ne symbolise-t-elle pas par excellence le travail manuel et le prolétariat ? On ne peut ignorer ce mur qui représente en soi une expérience visuelle qui se transforme en sensation physique particulièrement forte. Apparentée à l'art conceptuel et à l'art minimal, cette construction force le visiteur à la réflexion. Quelle est la symbolique de ce mur écrasant un des livres capitaux du communisme ? Est-ce un monument ? Un mur est-il un ouvrage à voir comme protection ou comme séparation ? Quelle est, à l'heure actuelle, la signification du mur ? Que l'on pense à Berlin, Israël, ou Tijuana et diverses réflexions peuvent être soulevées.



DOMINIQUE A / Page 11.

Author, composer and writer. Lives and works in Paris, France.


Les terres brunes.

Paroles & musique de Dominique Ané.

© 2002 Delabel Editions.

Avec l’aimable autorisation de Delabel Editions. Droits Protégés.

Courtesy of Dominique A & Delabel Editions.





FRANCIS ALŸS / Page 14.

Artist, Belgium, lives and works in Mexico City, Mexico.


When faith moves mountains.

Lima, Peru 2002. Single channel video projection, 15:04 min, color, sound. In collaboration with Cuauhtémoc Medina and Rafael Ortega. Courtesy of Francis Alÿs & Jan Mot Gallery Brussels © Picture.


A Lima, cinq cents étudiants armés de pelles déplacent ensemble une immense dune de sable de quelques centimètres et rendent possible la phrase la foi déplace les montagnes. 

When faith moves mountains est ma tentative pour rendre le Land art plus accessible.



ANONYMES / Page 13.

Containers.

Collection of anonymous containers collected within Schaerbeek, 2017.

Courtesy of CréAction asbl, EYAD asbl, MDA, Jean-François D'Or.


Ces différents contenants sont nés des mains de potiers anonymes, trouvés dans un marché, un magasin local, une brocante, un grenier de quartier ; transmis d’une mère à une fille ou offerts en cadeau. Ces plats, bols, cruches, gobelets, tagines, pots et autres contenants nous parlent et parlent de nous ; de vous, d'eux, d'elle ou de lui.

Rassemblés, collectés, collectionnés le temps d’une exposition, ils racontent les tables de Schaerbeek. Souvenirs de nos migrations et de nos voyages, ils sont les réceptacles bruts, usés ou fragiles de nos quotidiens.



FABIAN FIORINI

Musician, lives and works in Brussels, Belgium.


Ondes migrantes.

Une performance pianistique lors de l’exposition FRArGILE, à la Maison des Arts de Schaerbeek, le 6 octobre 2017. Cette performance s’inscrira dans la continuité du mouvement initié par le collectif Les Fleurs Maigres et Lorent Wanson.

Courtesy of Fabian Fiorini © Picture Gaël Maleux.

Au-delà de l’affligeante récurrence de telles nouvelles, ce qui a frappé Lorent, c’est que juste au-dessus des lits où tous ces gens dormaient à même le sol, s’étendait la majestueuse fresque de l’artiste Belge : Johan Muyle. Intitulée ’Je te promets un miracle’ et qui est composée du portrait d’un grand nombre d’artistes de notre pays. En tant qu’auteur, comédien et metteur en scène, cette confrontation entre deux réalités devient immédiatement insupportable. Il a l’idée de lancer l’hypothèse d’un rassemblement où, artistes, migrants porteront les masques et rappelleront que le monde est à chacun de nous.
Les mélodies interprétées par Fabian Fiorini seront la preuve musicale irréfutable que la vie est précieuse, fragile et subitement belle, malgré tout. Elles sont issues de plusieurs traditions. Des quatre coins du monde, comme nous tous.

Ce mouvement, intitulé d’abord ‘Je te promets un miracle' puis ‘ On se promet un miracle ' est parti de la constatation horrifiée de la situation des plusieurs centaines de migrants laissés dans une situation sanitaire honteuse à la gare du Nord, à Bruxelles. Tous en transit, dans l’espoir d’un avenir meilleur, ils sont restés là des mois avant de se faire reconduire chez eux, ou enfermer dans l’un ou l’autre centre fermé, qualifiées de rafles ou de nettoyage par un certain Mr. F. Politique d’un autre temps ? Nous sommes toujours bien en 2017.

Les photos que vous pourrez voir sur le piano sont toutes celles que nos amis et collègues artistes ont envoyées pour l’occasion.


Fabian Fiorini, le 29 septembre 2017.







BENEDETTO BUFALINO / Page 19 - 20.

Artist, lives and works in Lyon and Paris, France.


Tennis d'appartement.

Green carpet, painted lines on carpet, net, rackets, tennis balls.

Text Frédéric Bellay, October 2013. Courtesy of Benedetto Bufalino.


Au détour de certains de nos espaces quotidiens, Benedetto Bufalino produit de l’extraordinaire, des chuchotements, de la conversation, du débat et ce faisant, du lien social. « Recevoir une forme, c’est créer les conditions d’un échange, comme on retourne un service lors d’une partie de tennis » écrivait à ce propos Nicolas Bourriaud dans un ouvrage théorique qui posait le postulat d’une esthétique relationnelle. Plus d’une décennie plus tard, l’association Interface prend le philosophe au mot en invitant l’artiste lyonnais à proposer aux visiteurs de s’équiper en conséquence pour vivre l’expérience d’une installation sportive, pensée spécifiquement pour le lieu comme un espace de sociabilité et pour envisager l’art comme un terrain de jeu où les idées fusent tels des coups droits et des revers. Au risque de dépasser la ligne blanche. Mais peu importe, car, puisque l’art est un jeu, comme le disait Max Jacob, tant pis pour celui qui s’en fait un devoir.



JOËLLE TUERLINCKX / Page 18.

Artist, lives and works in Brussels, Belgium


Study for Monument for non-integrated arts and cultures.


Halles de Schaerbeek (Brussels), 2012. Steel structure, 88 porcelain elements. Courtesy of Joëlle Tuerlinckx & Halles de Schaerbeek © Picture. Archive 2010.


Face au bâtiment des Halles, ériger l'élément premier d'un monument double dont l’un ici, visible à Bruxelles : en référence et dans un accord de principes fidèles à la charpente historique de construction des halles, il se présente comme une ènième colonne, une poutrelle de porcelaine faite de 88 tronçons de matière moulée, coulée, taillée, modelée. Il sera : le pilone des Halles, il sera son emblème. Face au bâtiment, il s’érigera dans la tradition rétablie de l'obélisque située originairement proche du bâti honoré. Implanté sur le trottoir en front de rue à l'avant de la façade principale, affichant son caractère intentionnellement non-intégré, il est, il sera le pilone de la culture au présent.

Fait d'une infinitude de perles-volumes de céramique tournées, enfilées, prenant comme modèle un petit bracelet 'passe-temps' trouvé lors d’un voyage dans une rue de Ramallah, gravé de langage, fait d'histoires incorporées.

Enfin, dans un rapport duel païen/religieux établi par les bâtiments avoisinants, l'église Royale Sainte-Marie et les Halles de Schaerbeek, il accuse dans une trilogie avancée les différences du temps, des croyances et des idéologies.



HUGO MEERT / Page 16 - 17.

Artist / Designer, lives and works in Brussels / Profondeville.


Fuite.

Non-fi speaker. Proto Zamu Musical Awards. Grés tourné et assemblé. 45 x 32cm. 

Courtesy of Hugo Meert © Picture Steven Van Leeuw.


Les sons nécessitent du temps, le silence aussi. Fuite est un haut-parleur qui reçoit et qui renvoie les sons environnants et le silence. L’objet amène immédiatement à des questions sur sa fonction, sur la raison pour laquelle il a été conçu et sur son aspect esthétique.


B.C. Hammer.

Crucifix. Limited edition 12 pcs. 2012.

Semi-porcelain casting, enamel, gold. 29 x 11 x 3 cm.
Courtesy of Hugo Meert © Picture Dominique Demaseure. Text Luk Lambrecht.


Le Marteau est un objet brillant et théoriquement intéressant; un objet digne d’or et qui a le pouvoir de refléter sur nos vies en ces temps où tout ce qui brille n’est pas or.


Afrikashox.

Set of dishes. 2000. Prototype. Semi-porcelain casting. 55 x 38 cm.

Courtesy of Hugo Meert © Picture Steven Van Leeuw. Text Luk Lambrecht.


Cette œuvre traite de manière paradoxale le thème de la faim et met en avant nos réactions face aux catastrophes mondiales. Au niveau de l’apparence, il s’agit plus de quelque chose de décalé, tel un souvenir kitsch ramené d’Afrique ou un gadget promotionnel donné par des ONG. L’Histoire de l’Art s’est presque entièrement développée à travers l’argile transformée par le feu en céramique. Même si elle reste fragile, cette matière est le témoin de la civilisation qui survit à tout. On pourrait aussi penser qu’elle devient en même temps la matière la plus polluante au monde car le processus de transformation est irréversible.





BERNARD GIGOUNON / Page 24 - 25.

Artist, lives and works in Brussels, Belgium.


De loin parallèle.

Video performance 06:14 min, 2016.

Concept, shooting and mounting : Bernard Gigounon.

Choreographer : Louise Vanneste.

Performers : Simon Loiseau, Stéphane Menti, Mathilde Klug.

With the help of the federation of Wallonia Brussels. Courtesy of Bernard Gigounon © Picture.


Cette oeuvre montre trois personnages énigmatiques en train de lancer des pierres dans la rivière. Ils peuvent être perçus comme des enfants, des manifestants, des voyous ou encore des danseurs. La rivière absorbe les chocs sans aucun effort, chaque impact disparait instantanément au travers de milliers de petits éclats, un spectacle marquant mais éphémère.


" Lorsque je revenais du cours d'expression artistique que je suivais alors que j'avais une dizaine d'années, j'avais pour habitude de m'arrêter au bord de l'Escaut pour y contempler le paysage. La région dans laquelle j'ai grandi était plate à l'exception du Mont Saint-Aubert (143 m) mais elle est parcourue par ce fleuve qui lui donnait ce petit supplément d'âme. Cet endroit était tout à fait charmant, bordé de grands arbres bruyants. Ce mercredi-là, je fis la rencontre d'un garçon de 5 ou 6 ans mon aîné. Je le connaissais, il se prénommait Didier mais tout le monde le surnommait Bubulle. Ce que je ne savais pas en revanche, c'est qu'il n'aimait pas ce sobriquet. "Ça va Bubulle ? " lui dis-je, et le monde s'arrêta de tourner, je pris quatre ou cinq coups et mon perroquet en terre cuite émaillée vola dans le ciel pour terminer sa course dans le fond de l'eau. Pour la petite histoire, je me suis dit que ce serait super d'aller le rechercher 35 ans plus tard, mais avec Didier. Je m'informai alors sur lui dans mon village d'enfance mais on m'apprit qu'il était mort, il avait tendance à un peu trop s'éclater. "


Bernard Gigounon.



RAPHAËL CHARLES / Page 23.

Designer, lives and works in Brussels, Belgium.


20/30.

Coal rug. PE foam & felt. 2008. D 240cm. CID Grand-Hornu collection.

Courtesy of Raphaël Charles & CID Grand-Hornu © Picture.


20/30 fait référence à un calibre standard de charbon. Le tapis semble se dégager d'un déversement de petits blocs de charbon éparpillés sur le sol. Cette surface confronte ce qui est communément connu et ce qui est perçu dans la réalité. Cette pièce intrigante se trouve aux frontières entre la conception design et l'intervention plastique avec une pointe d'ironie tout en soulevant des questions essentielles pour notre avenir.



NICOLAS BOVESSE / Page 22.

Designer, lives and works in Brussels, Belgium.


Tornade.

Side tables. Ceramic base and coated steel top plate. H 45 x D 45 cm.

Designed by Nicolas Bovesse for Keramis. Produced by Guy Woestyn, ceramist.

Courtesy of Nicolas Bovesse and Guy Woestyn Keramis © Picture.


Cette table est le résultat d’une forme naissante. Du tournoiement nait la forme finale, fruit de la concentration, de la force, de la finesse, de la rigueur et de l’attention portée par la main en contact charnel avec la terre crue. L’image de la tornade m’est venue directement à l’esprit dans le sens où la rotation engendre une forme. C’est un produit sans dessin, un produit qui s’est formé naturellement où la matière dicte la forme. L’argile est un matériau étonnant : il est à la fois sensuel, flexible, mat et sans forme quand il est cru alors que cuit et émaillé, il est solide, chantant, lisse et figé. Sa fragilité provient tant à la fois de sa dureté que de la mise en oeuvre lors de son façonnage au tour. Le travail au tour est similaire au travail du dessinateur

en train de réaliser une esquisse. Sa rapidité d’exécution en devient fragile.




ANDREA BRANZI / Page 29.

Architect, lives and works in Milan, Italy.


Portale 01 / Portale 02.

Vase. Ceramic. 2007. H 50 x 50 x 10 cm.

CID Grand-Hornu collection. Courtesy of Andrea Branzi & CID Grand-Hornu © Picture.


Andrea Branzi travaille en partenariat avec l'industrie et se consacre à des recherches personnelles sous forme de petites séries d'objets. Andrea Branzi considère les vases comme des conceptions architecturales miniaturisées à caractère duel : manufacturés et non-manufacturés. Comparables à des Ikebana, ces vases acquièrent une symbolique toute particulière comme médiateurs entre l'homme et son habitat.



ATELIER LACHAERT DHANIS / Page 28.

Artists, live and work in Tielrode, Belgium.


Saucisse.

Handmade cement tiles, 20 x 20 cm.

Courtesy of Atelier Lachaert Dhanis © Picture.


Tout a une fin sauf la saucisse qui en a deux.



LAETITIA BICA / Page 27.

Photographer, lives and works in Brussels, Belgium.


Dazed.

Printed on ag textile canvas, 145 x 100 cm.

Courtesy of Laetitia Bica © Picture.


Laetitia Bica intervient en recouvrant les corps dont elle dresse le portrait, comme pour souligner l’existence de cette part si intime et silencieuse du sujet qu’elle ne se donne que dans le geste pudique qui la dérobe au regard d’autrui. Dazed fait partie d’une série de portraits composés de matériaux qui agissent à la manière de liants, à la fois plastiques et symboliques. La technique d’impression permet la transparence et la perception sans cesse mouvante de l’image qui se superpose à l’environnement.



LUCIE BECK / Page 31.

Designer, France, student at CAD Brussels, lives in Brussels, Belgium.


Kamelos.

Water jugs. Terra cotta. H 29 x D 11 cm. H 21 x D 11 cm.

Courtesy of Lucie Beck © Picture. Courtesy of CAD Brussels © Picture.




JUDICAËL CORNU / Page 32 - 33 - 34.

Industrial designer, France, lives and works in Brussels, Belgium.


Sound research.

Seven sound objects. Sandstone. H 30 x 25 x 15 cm. 

Sound design by Pierre Jacqmin.

Music piece with percussionist Joël Grare. A performance to develop and explore object acoustics. Concert at MDA, 02-12-2017. Courtesy of Judicaël Cornu © Picture.


Recherche d’une typologie génératrice d’une gamme sonore. Celle-ci est née d’un travail systématique réalisé dans le matériau céramique. Chacune des sept pièces issues de cette exploration a une signature sonore différente. Le processus de fabrication des pièces est identique à toute la série. L’unique variation entre les différents instruments est une découpe opérée entre la phase de coulage et la phase de séchage. L’objet mono-composant contient à la fois la membrane et la caisse de résonance. Une membrane bouge, elle vibre, elle est comme un ressort qui dévoile sa fréquence, son battement. C’est cette déformation périodique de la matière qui permet aux instruments de sonner. La céramique a un degré d’élasticité qui permet ce phénomène sonore. Son apparente rigidité n’est pas absolue et quand on frappe sa surface un son clair s’en dégage, trahissant ainsi le frissonnement de la matière. Mais l’argile, elle, ne sonne pas, elle est molle, on la façonne, on lui donne une forme qui génèrera sa propre fréquence, mais celle-ci ne se dévoilera qu’à la cuisson. Le travail du son se fait donc à l’aveugle, on tâtonne, sans jamais connaitre le chant de la pièce que l’on sculpte.



JEAN-FRANÇOIS D'OR / Page 36.

Industrial designer, lives and works in Brussels, Belgium.


Fragments.

Collect of ceramic fragments from different journeys, 1992-2017.

Courtesy of Jean-François D'Or © Picture.


L'exposition accueille une émouvante vitrine constellée de débris de porcelaine glanés par Jean-François D'Or aux quatre coins du monde. Éclairés par le haut, ils projettent leur ombre sur un fond blanc, donnant ainsi naissance à une délicate géographie insulaire. Minima- liste, cette proposition n'en est pas moins bouleversante en son caractère de traces, ces éclats de réalité qui disent la présence de l'absence.  © Michel Verlinden. 


1. Barcelona, 31/07/2001. 

2. Bellagio, 23/08/2005. 

3. Spa, 17/09/1997.

4. Furnes, 01/04/1992.

5. New York, 19/02/1999.

6. Nancy, 06/05/2006. 

7. Cassis, 15/08/2010.
8. Tokyo, 17/05/2016.

9. Vercorin, 01/03/2017.
10. Joyeuse, 13/08/2017.
11. Butte Montmartre, 31/05/1996. 

12. Jakarta, 28/04/2005.
13. Luca, 08/08/2004.
14. Mexico, 24/03/2007.
15. Nice, 02/06/2003.
16. Santorin, 04/07/2006.
17. Nantes, 11/11/2011.
18. Montréal, 04/07/2012.
19. Sintra, 20/08/2015.
20. Liège, 31/12/1999.
21. Ostende, 29/06/2008.
22. Lèves, 24/06/2006.
23. Amsterdam, 01/01/2012.

24. Porto, 18/08/2015.
25. Athènes, 02/07/2006.
26. Pointe du Groin, 06/05/2005. 

27. Budapest, 13/02/2017.
28. La Garde-Adhemar, 23/08/2017. 

29. Cophenhagen, 28/10/2007.
30. Berlin, 31/07/2003.
31. Ajaccio, 08/08/2016.
32. Bois de La Cambre, 04/05/1995. 

33. Bari, 21/08/2013.
34. Vieste, 17/08/2013.
35. Brooklyn, 10/02/1999.
36. Honfleur, 07/11/1994.
37. Rotterdam, 19/11/2016.
38. Stockholm, 30/01/2010.
39. Milan, 12/04/2000.
40. Bangkok, 13/05/2005.
41. Uccles, 25/12/2007.
42. Dublin, 04/07/2017.
43. Cap blanc nez, 07/07/2015.
44. Schaerbeek, 06/04/2008.
45. Bruxelles, 24/02/2003.




PIERRE CHARPIN / Page 38 - 39.

Designer, lives and works in Ivry-sur-Seine, France.


CERAM-X

Set of boxes. Limited edition, CRAFT. Enamelled earthenware, Limoges.

CID Grand-Hornu collection, FNAC. Picture © Morgane Le Gall.

Courtesy of Pierre Charpin & CID Grand-Hornu.


C’est en 2003 sur la demande du CRAFT, que j’ai été invité à réfléchir sur la notion de décor sur céramique. Mon approche de la recherche m’a conduit à envisager le décor comme narration plutôt que comme système de signes ornementaux appliqués à la surface de l’objet.

Le sujet explicitement érotique est volontairement autonome par rapport à l’objet, il raconte autre chose que l’objet lui-même. Cependant, il existe une subtile corrélation entre l’objet et le décor car le dessin de l’objet, sa forme, permet soit de cacher soit de révéler le décor suivant l'humeur et les désirs de l’usager. Ainsi se crée un jeu de faces lorsque l’on décide de montrer l’objet sous sa face décorée ou celle non décorée. Vu sous l’angle non décoré, l’objet se révèle comme simple objet d’usage: un vase, une boîte. Vu sous l’angle décoré, la fonction de l’objet semble n’être plus que secondaire car l’objet devient alors support de narration et d’imaginaire.



FRÉDÉRIQUE FICHEROULLE / Page 37.

Product designer, lives and works in Brussels, Belgium.


Moods cups.

Steady, relax, audacious, comfy, sensual, dynamic.

6 ceramic cups, plaster molder, ABS 3D printed model. H 72 x D 80 mm.

Courtesy of Frédérique Ficheroulle © Picture.


La production de cette collection marie nouvelle technologie et artisanat. Les pièces mères sont imprimées en 3D pour ensuite en faire un moule négatif en plâtre où y couler la barbotine de porcelaine. La texture de cette impression 3D est ensuite soigneusement gardée sur les tasses, émaillant uniquement l’intérieur des tasses. La collection Moods cups explore la relation entre notre humeur et l’ergonomie de nos objets.



LOUIS DE LIMBURG STIRUM / Page 41.

Industrial designer, lives and works in Huldenberg, Belgium.


Home sweet home.

Cup of tea. Prototype. Designed by Louis de Limburg Stirum, 2017.

MDA historical cup of tea. Porcelain. MDA collection, 1830.

Courtesy of Louis de Limburg Stirum & MDA collection © Picture.


De cette tasse de thé naquit notre nation. Ancien Château Eenens, la Maison des Arts, fut le théâtre d'une importante page de l'histoire de la Belgique. En 1830, refoulé du Parc Royal par les troupes révolutionnaires belges, le Prince Frédéric des Pays-Bas s’y réfugia avec son état-major et ses chevaux pendant quelques heures. Craignant d'être empoisonné, il refusa toute nourriture et se contenta d'une tasse de thé servie par son aide de camp, le Comte de Limburg Stirum. Après quoi, le Prince Frédéric donna l'ordre d'évacuation de la capitale par les troupes hollandaises.

En 2017, digne descendant du Comte serviteur de thé, le designer Louis de Limburg Stirum prend note de cette anecdote historique et exprime sa version : le repli de sa tasse par les hollandais. Home sweet home.




FRArGILE


Exposition | Commissariat | MDA Brussels


" À l'heure des curateurs artistes qui calligraphient des expositions, c'est toujours avec un frisson dans le bas du dos que l'on découvre un accrochage imaginé par un plasticien. Heureusement, Jean-François D'Or ne l'est pas tout à fait, lui qui roule sa bosse en tant que designer. Cette proximité avec les arts appliqués suffit à introduire le peu de distance nécessaire à ce que FRArGILE ne se comprenne pas à la façon d'une énième variation egotripée traversant l'art contempo- rain. D'Or a pris soin de s'effacer derrière sa proposition. Basée sur un rapprochement de plus en plus acéré entre la terre, matière essentielle déclinée sous différentes formes, et la fragilité, état potentiel de cette matière, l'exposition réjouit l'oeil et l'esprit.

The Capital and the Wall de Jorge Méndez Blake percute le visiteur dès l'entrée. Une tour de briques dont l'un des pieds a été remplacé par un livre, Das Kapital de Karl Marx. Forte de sa présence massive, l'oeuvre invite au questionnement. Toutes les oeuvres reprises n'ont pas un caractère aussi frontal. Nombreuses sont les évocations poétiques. C'est le cas de Dominique A dont les paroles figurent au mur. Les Terres brunes disent la boue, cette terre qui colle aux pieds, cet enracine- ment dont on ne parvient jamais à se défaire. Dans le même esprit, une impression diaphane de Laetitia Bica. La photographe donne à voir l'un de ses portraits recouverts de terre et de couleur. D'autres pièces mériteraient que l'on s'y attarde : Joëlle Tuerlinckx, Andrea Branzi, Bernard Gigounon, Francis Alÿs, Pierre Charpin, Roeland Tweelinckx, Benedetto Bufalino, etc.


L'exposition accueille une émouvante vitrine constellée de débris de porcelaine glanés par Jean-François D'Or aux quatre coins du monde. Éclairés par le haut, ils projettent leur ombre sur un fond blanc, donnant ainsi naissance à une délicate géographie insulaire. Minima- liste, cette proposition n'en est pas moins bouleversante en son caractère de traces, ces éclats de réalité qui disent la présence de l'absence. "


Michel Verlinden. 


Commissaire, scénographie : Jean-François D'Or.

Catalogue complet de l'exposition.


COLOPHON

Edited in the case of FRArGILE exhibition curated by Jean-François D'Or.

07/10/2017 - 02/12/2017. Opening 06/10/2017.

Maison des Arts de Schaerbeek, 147 Chaussée de Haecht, 1030 Schaerbeek
Printing : IPM Printing s.a. / www.lamaisondesarts.be.

Lay-out & concept : Jean-François D'Or / www.loudordesign.be 

Graphic design : Fifty / Fifty.

Catalogue complet de l'exposition.

© All rights reserved


THANKS TO

Maison des Arts and Service Culture teams: Véronique Baccarini, Anne-Cécile Maré- chal, Chloé Peretti, Alexandra de Behault, Jamal El Boustati, Ana Tziampazidou, Stéphane Dessicy, Nathalie Berghmans et Valérie Weichselbaum; Raphaëlle Muchery from l'Estaminet, Cathy Simon, Pierre Jacqmin.

Courtesy of Dominique A, Francis Alÿs, Anonymes, Lucie Beck, Laetitia Bica, Jorge Méndez Blake, Nicolas Bovesse, Andrea Branzi, Benedetto Bufalino, Raphaël Charles, Pierre Charpin, Judicaël Cornu, Frédérique Ficheroulle, Fabian Fiorini, Bernard Gigou- non, Joël Grare, Atelier Lachaert Dhanis, Hugo Meert, Louis de Limburg Stirum, Joëlle Tuerlinckx, Roeland Tweelinckx, Halles de Schaerbeek, CID Grand-Hornu, Marie Pok, Irène Laub Gallery, Jan Mot Gallery, Meessen De Clercq Gallery, Delabel Editions, CAD Brussels, Guy Woestyn, Keramis, Margot Lorthiois, Emilie Niedercorn, Félix D'Or.


Pictures © Julien Renault © Alexandra de Behault © Jean-François D'Or.




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